- Vois là un échange instructif !
- Pour qui ? 
- Pour tous.

Échange entre l'organisateur de l'orchestre et le compositeur pas chef mais guide/arbitre de l'Orchestre Ludique Éphémère né le 15 mars 2025, qui est instructif, témoignant de la période médiocratique qu'on traverse depuis un demi-siècle qui dure et se renforce dans la violence sur soi et sur les autres, résultant une dégénérescence particulièrement aigüe de l'intelligence de l'espèce humaine occidentale et occidentalisée.

Pour introduire et comprendre le contexte du dialogue suivant, Mathius signale à Arnaud que 2 musiciennes sur 13 ne confirment pas leur présence comme convenu par email au compositeur. Le compositeur choisit la communication par email avec les musiciens de l'ensemble, pratique pour envoyer les schémas et les tons audio à jouer à chaque musicienne et en même temps favoriser les échanges écrits entre elles. 

25 mars 2025

Arnaud - Bon bien sûr c'est du sound painting que tu fais.

Mathius - Non ! Pour quoi dire ça ? Est-ce une provocation ? Une moquerie ? Ou le refus de vouloir savoir ? Comment peux-tu confondre le commerce d'une escroquerie, d'une trahison avec la création musicale * ? Comment peux-tu confondre un code de presets limités de gestes de commandements pour chef d'orchestre sans imagination, imposés aux musiciens exécutants volontaires, pour entendre les effets sonores attendus (parce que répertoriés) avec la musique jeu ? Comment peux-tu confondre des mêmes effets répétés par différents orchestres avec la créativité de la musique jeu ? Répéter des gestes de commandements est une trahison de l'improvisation musicale. Parce que ces commandements donnent à croire improviser ! Mais improviser avec « des figures toutes faites » (sic), prêtes à l'usage (= à la consommation) n'est pas l'improvisation musicale. En +, il vend (sic) sa (sic) « méthode de commandements » (sic) : 43 gestes pour 30$ et dans un tome 2 (sic), 75 gestes pour 40$ + 75$ d'accès au dictionnaire en ligne ! Et il y a suffisamment d'ignorants pour acheter ses catalogues et se satisfaire de cette escroquerie. Ça, ce n'est ni de la musique, ni de l'improvisation musicale, c'est un commerce, une escroquerie, et l'annihilation de la surprise musicale. Pourtant tous le savent que la surprise et l'inattendu est la raison profonde de l'improvisation, autrement dit, l'expression de la liberté. Si l'auteur a autant de succès, c'est qu'il a donné ce que tout le monde attend de l'improvisation (de la liberté) : sa soumission où l'imprévu est banni. 

M - Mes musiques jeux offrent des grammaires génératives uniques, aux possibilités illimitées de développement et de personnalisation. Elles ne forment pas un dictionnaire de codes à répéter (sic). Chaque musique-jeu composée est différente et développe les attitudes propres à chaque individualité musicale dans l'ensemble ou dans l'orchestre. Avec la musique-jeu, il n'y a pas de chef, la musique s'organise entre les joueurs. Il peut y avoir un guide ou un arbitre, pour commencer, mais c'est facultatif. Si pour le 16 mai, je vais guider l'orchestre, seulement s'il y a besoin, c'est pour entendre une cohérence immédiate, puisqu'il n'y a pas de répétition avant le concert. Ça, c'est le rôle de l'arbitre qui est le miroir et le mixeur de la musique de l'orchestre. 

A - Moi je t'ai dit déjà que pour avoir leur confirmation [des musiciens de l'orchestre] il fallait se lever tôt. Donc pas étonnant qu'ils te répondent pas, pour l'instant. Essaie plutôt de les avoir un par un, gentiment, au téléphone, plutôt que en groupe par email, c'est toujours désengageant de recevoir un email adressé à plein.

M - Qu'est-ce que tu me demandes Arnaud ? De faire ton boulot en m'empêchant de faire le mien ? N'est-ce pas ton rôle, la communication ? On était d'accord que je communique ma composition (avec les fichiers audio) aux musiciens par email. Envoyer à l'ensemble des musiciens de l'orchestre [aux adresses email visibles] favorise à se connecter tous ensemble. À favoriser les liens entre musiciens de l'orchestre. À ce que les musiciennes individuellement décident de répéter leur partie ensemble. Et, il n'y a que 2 filles qui ne me répondent pas pour l'instant. 

A - Et surtout pas de longs mails. Personne ne les lit. Tu devrais le savoir.

M - Sûr, le plaisir de lire disparaît (les librairies ferment) et à persévérer cette culture, plus personne ne peut ni ne sait lire. Ah quelle belle médiocratie ! Le problème ? Les partitions sont écrites. Si personne ne veut lire, la musique ne se créera pas ! Je n'écris rien de + que ce qui doit être dit ! Un tableau est-ce trop écrire ? Il y a tellement de choses à dire que personne ne veut entendre ! 

A - Tu les appelles, tu leur laisses un message et tu recommences 2 jours après si jamais ils ne répondent pas.

M - N'est-ce pas ton rôle de faire ça ? Pourquoi dois-je faire du maternage (= protection excessive pour amplifier leur terreur) et du patronage en + de composer et de réaliser la musique ? Hum. Animateur de « centre aéré » pour enfants terrorisés ? Hum. Tout ça pour la violoncelliste et la flûtiste qui ne répondent pas à mon 1er email de contact ? Les 3 autres : l'un est un rocker, l'autre s'occupe de ses affaires et le 3e a toujours été un doux sauvage ! 

A - Tu leur expliques que ça va être ludique et sympa mais que tu as besoin de discuter un peu technique. 

M - Pour quoi me dis-tu de faire ça ? Je n'ai pas à faire de la publicité ni du réconfort, pour un jeu craint d'avance ? Pour quoi alors s'inscrire à l'orchestre sachant qu'une fois inscrit tu as prévu tous les musiciens que « personne se barre ». Comment peuvent-elles avoir si peur de ma musique ? Rien qu'à leur demander confirmation de leur tessiture personnelle, fait de moi un terroriste ? Non. Tu exagères ! Pour quoi me dire ça et me dire de faire ça ? Alors que c'est toi l'organisateur. 

A - Je suis sûr que ça peut être des gens sympa. Mais certains se sont inscrits comme à un stage original et chelou et gratos. 

M - « Ça peut être » signifie qu'elles ne le sont pas au fond en elles-mêmes sympas ? Un stage ? Donc elles veulent apprendre ? En craignant l'effort ? Ça va être difficile ! La douleur crue de l'effort est une réaction-expression infantile pour ne pas faire d'effort ! Dans notre contexte c'est absurde ! 

A - Tu as déjà fait fuir la gentille guitariste qui participe à l'orchestre des accordéons trads de la MJC du Pont des Demoiselles, quel dommage !!

M - « Je l'ai fait fuir » ? Hum hum. Elle te l'a confirmé ? ** Pourtant, je l'ai rassuré ! *** Elle m'a dit être complètement débutante à la guitare (sic). Je lui ai dit que jouer du ebow avec le bottle neck n'a rien d'effrayant ni de difficile, et qu'elle n'est pas seule et surtout : qu'on n'est pas là pour juger, mais pour jouer à un jeu. Que puis-je faire de + ? La panique et les réactions excessives sont ingérables, elle n'est que le résultat de la terreur injectée dans l'inconscient collectif qui est une stratégie politique de contrôle des esclaves volontaires. Et apparemment, ça fonctionne plutôt bien ! Mais ça ne concerne pas la cohésion de l'orchestre, au contraire. 

A - Ne sors pas ton « Barbe Bleu » ?, please.

M - ? Cette réputation d'ogre que tu me colles est irréelle ! Est-elle pratique pour dédaigner ? À vivre, à créer, insoumis aux dictatures : du marché (des esclaves), de la théorie tonale classique, ne fait pas de moi la réputation terrible que tu m'appliques ! Mais ma disposition courageuse peut faire des envieux. Ma liberté aux yeux des esclaves apparaît redoutable. Elle l'est, puisque je sers de cible à la haine des chapelles musicales. Même si c'est pour rire, où est vraiment la drôlerie pour en rire ? Si la jeunesse du XXIe siècle est terrorisée par les différences, c'est si facile de me jeter la pierre, alors qu'il faut regarder du côté des politiques. La réalité est que celles et ceux qui jettent les pierres sont complices de leur misère, que toutes et tous refusent de s'avouer. La guerre culturelle est une réalité. J'écris pour amener cette réalité aux consciences embrumées volontaires. Pourquoi toi dois-tu faire de moi « la cible élue du milieu à craindre à détester à redouter » pour me faire savoir êtres condamner d'avance sans motif ou aux motifs inventés par le groupe pour être expulsé du groupe ? Parce que j'agace à créer et vivre libre. À créer sans obéir ni contrainte, à avoir la faculté d'être inatteignable par les attitudes imposées pour être accepté ni par les mesures politiques de répression envers les arts par les coupes budgétaires et les censures publiques des concerts fait de moi la cible enviée et détestée. Si à envoyer des instructions simples de jeu aux musiciennes fait de moi un ogre craint à persécuter, alors c'est qu'on s'autorise de me salir de mots blessants pour ne pas respecter l'originalité de ma musique qui dérange notre contexte médiocratique. Être le bouc émissaire, condamné à mort sans procès, élu par tous les milieux de la musique, vivant terrorisés parce que leur miroir élu ne l'est pas, apparait être une nécessité pour supporter et expier la lâcheté et l'hypocrisie générale. Je l'entends. C'est pour ça que j'écris pas que de la musique, mais des mots sensés pour soigner le Grand Merdier de l'Humanité. Et si personne ne veut lire, ça signifie que tout le monde refuse de savoir la vérité de la réalité. Oui, il apparaît clairement que révéler la réalité aujourd'hui est une monstruosité. Ça signifie que la maladie psychique de l'espèce est profondément ancrée comme un cancer indélogeable. Et le + irritant pour mes détracteurs est que je ne me comporte pas en victime. Être banni de leur milieu me soulage. 

A - Sinon on va se retrouver avec toujours les mêmes vieux briscards que d'habitude.

M - H ? est un vieux briscard qui ne sait pas s'il doit faire l'effort de jouer juste ! Et remet son adhésion à l'orchestre en doute ! Alors que nous avons convenu qu'une fois inscrit « personne ne se barre » ? Confondre précision et exigence ? L'amateurisme public (à se croire compétent) est ce qui fait sonner la médiocratie de nos sociétés (d'humains ignorants vivant dans la terreur permanente). C'est pour cette raison que le politique privilégie par financer les projets amateurs au détriment des oeuvres d'artistes confirmés, car les amateurs d'aujourd'hui (à vouloir remplacer les artistes compétents et sachants) soutiennent sa politique de répression. H, s'il quitte l'orchestre, est une preuve du dilettantisme dont tu m'as parlé. On verra ; s'il agit avec lâcheté ou avec courage persévérance et détermination. 

A - Courage et modération. 

M - Le courage ne m'a jamais manqué. C'est le courage qui fait ma vie être trépidante ! Le constat social est amer après la guerre politique culturelle. La médiocratie a généré la terreur dans l'inconscient collectif de la jeunesse du XXIe siècle. On le sait. Elle s'effraie pour rien, elle a peur de tout. Pour rien. C'est pour ça qu'elle s'enferme dans les jeux vidéo et les relations superficielles portées et apportées et encouragées par les « réseaux sociaux » (armes culturelles américaines) où l'écran empêche de voir la vérité de la réalité (à la mode des rations ?). Si l'art est modéré, il devient un artisanat. Autrement dit une abdication à la création originale libre et authentique. 

A - Alalala +

A - PS : bon quand est-ce que tu serais dispo pour venir chez moi ?

M - Bientôt ?

M - Pour cultiver une relation saine, il y a des idées reçues à clarifier, pour qu'elles ne transforment pas l'entente en hostilité. 

M - a+ 


Notes

* 
« La musique ?
Elle est : très loin de la signalisation
comme elle est : très très loin du fond sonore
Ou, elle est exactement au milieu.
Il est si facile de corrompre la musique en signal ou en bruit de fond. » 

** 
« Bonsoir,
C'est à nouveau moi. En regardant les documents, je ne me sens pas de jouer avec l'orchestre. J'en suis désolée, ça me paraît trop complexe.
Bonne continuation, 
Belle soirée, Lisa » 

***
« Il ne faut pas se décourager si vite Lisa :)
Il n'y a aucune raison de s'affoler ! :)
Avec une telle opportunité de pouvoir développer son jeu.
Et, vous n'êtes pas seule !
Il y a un autre guitariste électrique dans l'orchestre.
Moi-même, je le suis aussi.

Le jeu n'est pas compliqué, avec un ebow à poser sur la corde pour la
faire vibrer, un bottle-neck à glisser sur la corde pour obtenir un
glissando et une pédale de volume pour varier l'intensité.

Il reste encore assez de temps, plus d'1 mois et demi pour s'entraîner.

La musique est un jeu. Une partie de plaisir avant tout,
où il n'y a pas à avoir peur “de mal jouer”.
Dans le jeu, on ne juge pas, on joue.

Vous pouvez passer me voir pour guider vos 1ers pas :)

mathius »